Pour les espion·ne·s en herbe, voici votre première étape pour peut-être intégrer un des prestigieux services de renseignement. Sur cette image représentant une ville enneigée postée sur son compte Twitter, la CIA vous demande de deviner l’heure qu’il est parmi trois propositions : 7 heures, 11 heures ou 15 heures.
Plusieurs internautes se sont prêté·e·s au jeu et ont donné leur réponse en suivant leurs déductions, pertinentes ou non. Le but de ce quiz est de faire appel à vos capacités d’observation et d’analyse comme un·e véritable agent·e. Avez-vous donc deviné quelle heure il est ?
Les internautes s’en sont ainsi donné·e·s à cœur joie. Les lampadaires encore allumés, les bus scolaires en circulation, et la position des ombres, tout porte à croire qu’il est 7 heures du matin. Ce qu’a confirmé la CIA, qui vous invite à revoir vos perspectives de carrière si vous aviez trouvé la bonne réponse.

Et ça ne se termine pas là puisque d’autres questions sont au programme. “Quelle saison sommes-nous ?”, “Quand a-t-il neigé ?”… Vous pouvez mettre à l’épreuve vos talents d’espion sur le site de la CIA. En plus de ce quiz, d’autres mini-jeux sont disponibles comme du décryptage de code ou un jeu des différences. Alors, avez-vous plutôt le profil “regard d’aigle” ou “espion bourrin”, tel un James Bond après son troisième Vesper Martini ?
7AM
— Ben X (@benjaminxcqc) December 1, 2020
Cars are still parked in front of residence, so it’s before/after work hours.
Snow accumulated on cars parked in front of ski resort.
No trace of foot traffic.
No one on ski slope.
Long shadows – either early AM or late PM
— Daniel (@Djshaw62) December 1, 2020
Limited foot and vehicle traffic
School buses are about (either morning or afternoon), but there’s no one on the slopes yet.
7AM
My analysis is…
— Forrest (@ForrestATrucker) December 1, 2020
1. Shadows are long
2. Street lights are on
3. Buses are stacked
4. Frost on car windows
Therefore 7am
I think 7am, the long shadows of a rising sun in the east and the parked cars, implying many are still in bed. Am I hired?
— Alexander Clare (@AClare16) December 1, 2020
Most of you guessed correctly. Seems like you all have an eye for this. You should check out our careers page: https://t.co/BnsTZcZxXs#DiscovertheCIA
— CIA (@CIA) December 1, 2020
Découvrir la CIA :
La Central Intelligence Agency (CIA, « agence centrale de renseignement » en français), fondée en 1947 par le National Security Act, est l’une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l’acquisition du renseignement (notamment par l’espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors du sol américain.
La CIA a le statut juridique d’agence indépendante du gouvernement des États-Unis et dépend du directeur du renseignement national.

Présentation de la CIA :
La CIA, fondée dans le cadre du National Security Act entré en vigueur le 18 septembre 1947, a son quartier général depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ 40 km de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés au 2430 E Street à Washington. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d’employés, budget, etc.
D’après un document fourni par Edward Snowden, le budget alloué à la CIA pour l’année 2012 s’élève à 15,3 milliards de dollars. Son budget en 2010 avait été évalué à 10 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s’élevant à 53 milliards. En 2009, l’ensemble des seize agences – aujourd’hui dix-sept – de l’Intelligence Community avait un budget annuel de 75 milliards de dollars et employait quelque 200 000 personnes dans le monde, y compris des entrepreneurs privés.
Organisation de la CIA :
La CIA s’organise en quatre directions principales :
- la direction de l’Analyse (Directorate of Analysis, ex-Directorate of Intelligence), qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement ;
- la direction de la science et technologie, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement ;
- la direction des Opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger. Sa Special Activities Division est responsable de la conduite des opérations clandestines ;
- la direction du soutien qui est responsable de tout le soutien de la CIA (communications, sécurité, logistique, services médicaux et financiers).
À l’étranger, les antennes de la direction des opérations sont habituellement basées dans les missions diplomatiques américaines. On distingue les postes (stations), typiquement une par pays et basée dans l’ambassade américaine située dans la capitale du pays hôte, et les bases, antennes plus petites situées dans d’autres grandes villes. Le chef de poste de la CIA a autorité sur les éventuelles bases situées dans le même pays.
Parallèlement aux officiers opérant sous couverture diplomatique, la CIA utilise également des officiers utilisant d’autres couvertures (par exemple celles d’hommes d’affaires) dites nonofficial cover (NOC). Bien que présenté comme le type d’agent idéal à la situation de l’après-guerre-froide dans la presse, l’expérience de la CIA avec les NOC a été mitigée, car ils ne sont pas forcément plus efficaces pour approcher ses cibles, sont très coûteux, plus exposés, ce qui n’incite pas à les mêler à des opérations risquées.
En 2004, la CIA avait environ 1 100 officiers traitants en service dans le monde, dont environ 160 NOC et 100 DCO (diversified cover officers, contractuels travaillant outre-mer).
Présence sur le territoire des États-Unis de la CIA :
La CIA n’est pas autorisée à espionner des Américains, mais elle effectue certaines opérations sur le territoire des États-Unis depuis au minimum les années 1960. Un type de ces opérations est le recrutement clandestin de citoyens étrangers se trouvant sur le territoire américain pour qu’ils fournissent des renseignements sur leur pays d’origine ou des pays tiers. Par exemple, un cas fut rendu public vers 1983-1984 concernant un Afghan recruté sur le territoire américain. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L’opération a abouti à l’expulsion de son officier traitant, Richard Vandiver. Ces activités tendent à être coordonnées avec le FBI. Dans les années 1980, le FBI et la CIA ont ainsi collaboré dans le programme Courtship, concernant les opérations de recrutement et de traitement de Soviétiques sur le territoire américain. Aldrich Ames a en particulier traité deux informateurs soviétiques de la CIA à New York, Sergueï Fedorenko et Arkadi Chevtchenko, puis tenté de recruter des Soviétiques aux États-Unis.
Un autre rôle sur le territoire US est de « débriefer » des citoyens américains fournissant volontairement des informations à la CIA, typiquement des personnes revenant d’un voyage dans un pays étranger.
En 2001, ces activités étaient regroupées dans la National Resources (NR) Division qui comptait environ 500 officiers dans 36 grandes villes. Des stations de la CIA ont été signalées entre autres à New York, Washington, Seattle, Dallas, Houston, Pittsburgh et Chicago. Leurs couvertures sont soit commerciales, soit, à New York, sous couvert de l’ONU, diplomatiques.
Effectifs, recrutement et formation de la CIA :
Le personnel de la CIA était prévu à 22 000 employés en 2012, en augmentation depuis le où il était estimé à 17 000.
En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composée à 70 % de civils n’ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d’un tiers de femmes, 12 % des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère.
Formées durant un an au centre d’entraînement de la CIA à Camp Peary baptisé « La Ferme », ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de 45 000 à 60 000 dollars. Ces personnes ont été choisies parmi les 300 000 CV que l’agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l’étranger, le plus souvent de citoyens européens. Seuls les citoyens américains peuvent postuler à la CIA.

Installations de la CIA :
- Harvey Point Defense Testing Activity, surnommé « le Point », près d’Hertford en Caroline du Nord.
- Le quartier-général du service, bâti à Langley, en Virginie. Il a été baptisé George Bush Center for Intelligence en 1999.
- Le site de Camp Peary (38 km2), surnommé « la Ferme », près de Williamsburg, en Virginie, est notamment le centre d’entraînement des officiers traitants.
Rôles de la CIA :
La CIA est chargée de deux rôles : d’une part fournir et analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain, d’autre part conduire des opérations clandestines à l’étranger. Ces dernières, bien que souvent citées, ne représenteraient qu’environ 3 % des dépenses de l’agence.
Son efficacité dans l’accomplissement de ces deux fonctions est critiquée.
En ce qui concerne la fonction informative, on peut relever que la CIA a été incapable de prévenir le président de nombreux évènements tels que « la première bombe atomique soviétique (1949), l’invasion de la Corée du Sud (1950), les soulèvements antisoviétiques en Allemagne de l’Est (1953) et en Hongrie (1956), le déploiement de missiles soviétiques à Cuba (1962), la guerre israélo-arabe de 1967 et l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990. » Elle a surestimé les capacités militaires soviétiques dans les années 1950 puis les a sous-estimées dans les années 1970. Le bilan des opérations secrètes est également très critiquable. Le « service le moins secret » était tenu en piètre estime par plusieurs présidents dont Richard Nixon qui disait de ses analystes qu’ils étaient « des clowns lisant des journaux ». La CIA n’a pas pu non plus avoir des informations précises les jours précédant les attentats du contre le World Trade Center, le Pentagone et Shanksville.
Concernant la partie des actions clandestines, si elle a bénéficié d’une réussite favorisée par des conditions spécifique au cours des années 1950, au Guatemala avec l’opération PB Success, puis en Iran pour rétablir le Shah d’Iran pour protéger les investissements des compagnies pétrolières, elle a en revanche montré un grave niveau d’incompétence à partir des années 60 et notamment lors de l’opération de débarquement de la Baie des Cochons, planifiée sous Dwight Eisenhower et exécutée sur le mandat de John F Kennedy, en avril 1961, qui visait la neutralisation du régime de Fidel Castro sur l’ile de Cuba. L’opération qui fut un désastre militaire, politique et diplomatique fut qualité de “perfect failure” ou échec parfait.
Législation de la CIA :
Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce ne fut pas toujours le cas par le passé. Elle conclut en 1954 avec le ministère de la Justice un accord afin d’empêcher toute poursuite à l’encontre des agents qui auraient commis des crimes et pourraient faire des révélations confidentielles lors d’une éventuelle audience.
Depuis la création de la CIA jusqu’au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n’a été établi sur « l’agence » (ni sur les autres services de renseignements américains). En 1975, deux commissions d’enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d’enquêter sur les activités passées des services de renseignement.
Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignement américains, l’une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence) dépendant du Sénat, l’autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l’exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order 11 905), Jimmy Carter (E.O. 12 036) et Ronald Reagan (E.O. 12 333). La CIA n’a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat.
Histoire de la CIA :
Origine de la CIA :
L’agence est la descendante de l’OSS, dissoute en octobre 1945 ; William Donovan, son créateur, propose alors à Harry S. Truman la création d’une nouvelle agence directement sous l’autorité du président. En dépit de l’opposition des militaires, du Département d’État et du Federal Bureau of Investigation (FBI), le président met en place le Central Intelligence Group en janvier 1946. En 1947, il est transformé en CIA. La National Security Agency (NSA) sera créée peu de temps après en 1952.
En 1949, la CIA obtient l’autorisation d’utiliser des procédures fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations habituelles dans l’utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi l’autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie, ses salariés et la taille de son personnel.

Création de la CIA :
Après l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, les États-Unis doivent en tirer les leçons et constatent que les services secrets américains ont été incapables de prévoir l’offensive japonaise à la suite d’une négligence. Le FBI et son directeur, J. Edgar Hoover, perdent une partie de leurs pouvoirs : ils restent exclusivement compétents pour opérer sur le territoire des États-Unis, mais se voient retirer l’espionnage à l’étranger qui sera confié après la Seconde Guerre mondiale à la nouvelle agence de renseignements, la CIA.
La CIA, placée sous l’autorité directe du Président des États-Unis, avait initialement la compétence de collecter et évaluer les informations. Apparue dans le contexte de la guerre froide, sa seule fonction était de prédire quand, comment et à quel endroit l’Union soviétique allait attaquer les États-Unis. À l’origine, toute l’action de l’agence (aussi bien le renseignement que les opérations clandestines) est initialement dirigée contre l’Union soviétique et le bloc communiste, considérés comme les principaux adversaires des États-Unis. La CIA est donc le principal élément de la politique de l’endiguement du communisme édictée par Harry S. Truman agissant au-delà du rideau de fer.
Les actions de la CIA au départ concernent surtout l’Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la Troisième Guerre mondiale. La CIA s’aide notamment (comme plusieurs services secrets) d’anciens nazis comme ceux enrôlés par le général Reinhard Gehlen, issu de la Wehrmacht, y compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires ; des réseaux d’exfiltration nazis sont formés pour les faire fuir (les services anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais n’ont jamais révélé leurs secrets contrairement à la CIA). En outre, selon l’universitaire américain Christian Parenti : « Depuis son origine la CIA collabore avec les mafias impliquées dans le trafic de drogue dans le but que ces mafias servent l’objectif plus large de la lutte contre le communisme ». Les actions de la CIA reprennent souvent les tactiques de l’OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande et des liens avec des groupes de résistants. La guerre avec l’URSS apparaissant possible, la CIA s’intéresse plus aux opérations qu’aux renseignements. Ses actions contre le communisme sont de plusieurs types :
- la constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d’une invasion de l’Europe. Les Américains sont là aussi originellement largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la Gehlen Organization (en), réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard le Service fédéral de renseignement.
- la constitution (en collaboration avec l’OTAN) de cellules stay-behind (littéralement : « reste(nt) derrière »), c’est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l’Ouest, devant être activées en cas d’occupation soviétique. La plupart des pays de l’Ouest en auront une ; l’existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l’extrême droite italienne. En 1952, l’United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces, ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre.
- la lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière) et en Italie : 75 millions de dollars américains furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l’aide logistique avant les élections d’avril 1948, qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5 % des voix et rendirent le Parti communiste italien, financé par le Parti communiste soviétique, minoritaire.
- la propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par l’United States Information Agency (USIA), créée en 1953 dans le cadre de la public diplomacy.
- les infiltrations d’agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d’une tentative de renversement du pouvoir en avril–mai 1950 (sur 500 Albanais envoyés, environ 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite), l’armée insurrectionnelle ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l’organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement pour deux raisons : au moins une taupe des services soviétiques, Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée et la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays privait généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950.
Création du sceau de la CIA :
Lors de la création de la CIA en 1947, elle n’avait pas de sceau officiel ne fut pas créé ; cela semble être un détail insignifiant mais les directeurs de la jeune agence s’inquiétèrent que les autres organisations gouvernementales américaines questionneraient la légitimité de documents sans un sceau. Le 1er juillet 1949, la CIA émit un avis à l’intention de ses employés demandant d’envoyer des idées de sceau.
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